Economie monétaire Africaine : Le Franc CFA, une question qui divise ?

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Le chef de l’exécutif ivoirien, lors de sa visite en date du 15 février à Paris à comme à l’accoutumée fait l’éloge du FCFA. Pour lui, cette monnaie « est une monnaie appréciée et bien gérée par les africains. Ils ont consenti librement de l’utilité.» Déclara-t-il.
Depuis lors, cette assertion inopinée, semblerait produire une onde de choc dans la sphère publique africaine.
En effet, les avis sont diversement partagés. Ainsi, le plus grand pourfendeur de ladite monnaie, Kémis Seba, activiste béninois et président du mouvement urgence panafricaine, n’a manifestement pas tardé de répondre.
Pour lui, le Prado a « décidé d’aller une nouvelle fois japper, tel un labrador auprès de son maitre( Macron) et de défendre son os à ronger qu’est le francs FCFA. Pendant que les peuples souverains ont une économie qui leur permet de manger des repas consistants régulièrement, nous avons des présidents en Afrique francophone, tel Dramane qui défendent l’os à ronger plutôt que d’exiger un repas décent.» Le faisant, le président « ne fait que jouer son rôle de sous-préfet. » S’exclame-t-il.
A l’opposé, d’autres acteurs sur les réseaux sociaux abondent unanimement dans le sens du chef de l’exécutif ivoirien. Car, pour eux le franc CFA serait le « gage de stabilité économique et d’intégration sous régionale. » Son abandon serait pour les Etat une aventure vers des chemins aux issus incertaines voire dangereuses auxquels nos Etats ne sont pas préparés. Nous ne sommes donc pas prêts à nous risquer pour un tel engagement politique. Mais, une question demeure irrémédiablement oppressante : un engagement sans un risque est-elle envisageable ? Le risque de l’engagement, de la souveraineté monétaire des peuples, n’est-elle pas en soi salutaire ? A quand la prise de notre responsabilité ?
Sur ceux, je vous invite à méditer, non sans scrupule, de l’écrivain martiniquais, Frantz Fanon, qui sonne comme un appel à un sursaut de conscience panafricaine :
« Chaque génération doit dans une relative opacité découvrir sa mission, soit elle la trahi, soit elle l’accompli »
Kouassi Kouakou Alexis